Les cigales sont de retour

Publié le par bout de chou

 

blinkie20


Si les hirondelles annoncent chaque année le printemps, il se pourrait bien que les cigales confirment le réchauffement climatique.

Il y a encore peu de temps, on entendait chanter les dernières cigales dans la région de Valence.

Izieux, ce petit village de l’Ain plus connu pour un drame qui a marqué au fer rouge la deuxième guerre mondiale se retrouve de nouveau au devant de la scène.

Chacun a entendu parler des enfants d’Izieux, pourchassés par le boucher nazi Barbie, jusque dans les montagnes de l’Ain, et sanctuarisé par François Mitterrand.

En effet, quitte à déclencher des boutons sur la face rubiconde de Claude Allègre, qui continue allègrement de nier le réchauffement planétaire, on peut aujourd’hui entendre chanter les cigales dans le secteur d’izieux, 100 km au nord de Valence.

Bien sûr, il y aura des contestataires qui vont évoquer certaines espèces de cigales qui vivent depuis toujours dans certaines parties de l’Allemagne, ou au Canada, mais les cigales observées à Izieux, dans l’Ain sont bien de la variété méditerranéenne (cicada plebeja) lesquelles n’ont rien a voir avec les cigales d’Amérique du Nord (magicicada septemdecim).

Déjà, en octobre 2008, Orjan Gustafsson, chercheur suédois en mission a bord du « Jacob Smirnitskyi », navire océanographique russe, avait alerté l’opinion mondiale.

Il avait observé la présence de cheminées à méthane.

« Hier, pour la première fois, nous avons étudié une zone où le rejet était si intense que le méthane n’avait pas le temps de se dissoudre dans l’eau, mais montait sous forme de bulles jusqu’à la surface. Ces cheminées de méthane ont été repérées au sonar et avec des instruments sismologiques »

Ces observations avaient été confirmées quelques jours après par un équipage anglais d’océanographes à bord du « James Clark Ross » lesquels avaient décompté 250 cheminées de méthane en Arctique.

Pour bien comprendre l’importance de cette découverte, il faut savoir que le méthane est le plus important responsable du réchauffement climatique, puisqu’il est 20 fois plus actif comme gaz à effet de serre que le dioxyde de carbone.

Pour le professeur émilien Pelletier, chimiste et éco-toxicologue marin de l’Institut des Sciences de la mer de Rimouski, ce phénomène n’est pas différent de ce qui se passe dans le permafrost terrestre, car il suffit d’un changement de quelques dixièmes de degrés centigrades pour amorcer le re-largage d’un gaz solidifié comme le méthane.

La suite, à son avis, pourrait s’avérer « potentiellement catastrophique » en raison de la magnitude des apports supplémentaires de gaz à effet de serre si le phénomène, marginal pour l’instant, devait s’étendra à la plupart du sous-sol marin des mers arctiques, car les modèles prévisionnels n’ont pas inclus ces données dans leurs calculs.

C’est l’occasion de signaler quelques contre-vérités du film « Home » de Yann Arthus Bertrand, puisqu’on pouvait y entendre comme commentaire « si le méthane piégé sous le pergélisol, ou dans le permafrost se libérait un jour, il y aurait de quoi s’inquiéter »

En effet, il y a de quoi s’inquiéter, car le conditionnel utilisé par le cinéaste n’est plus d’actualité : la fiction imaginée par le réalisateur a commencé il y a près d’un an !

Comme chacun le sait, la glace des deux pôles est en train de fondre à un rythme bien plus important qu’il n’avait été imaginé.

Depuis 50 ans, la température moyenne annuelle en Alaska et Sibérie a augmenté de deux degrés.

La calotte glaciaire couvre une superficie qui se situe entre 7,5 et 15 millions de km2.

Au cours des trente dernières années, 988 000 km2 de banquise ont déjà fondu, ce qui représente deux fois la surface de la France, et 8% de sa surface globale.

Pour l’Antarctique, ce n’est pas mieux, et l’on a observé récemment le détachement de la banquise d’un énorme morceau (appelé le Wilkins ice shelf) de 41km de long sur 2,5 km de large, qui commence a se désintégrer lentement.

Et puis quelques jours après avoir écrit cet article, je reçus un appel téléphonique d’un habitant de mon village.

Etant responsable d’une association qui s’occupe d’environnement, il avait trouvé normal de me donner son information : une cigale chantait à coté de sa maison, dans mon village.

Alors, comme disait un vieil ami africain :

« Si tu nages dans le bonheur, restes là ou tu as pied ».

d'après
 
http://www.agoravox.fr/actualites/environnement/article/les-cigales-sont-de-retour-60499

Publié dans nature

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K
Elles chantent toujours dans le sud, et j'aime les entendres.
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B
<br /> <br /> c est tellement reposant<br /> <br /> <br /> <br />